Parue dans le JDD, je suis cosignataire de cette excellente tribune de mes collègues Yves Daudigny et Jean-Louis Bricout, sénateur et député PS de l’Aisne, sur la nécessaire revalorisation et reconsidération que nous devons toutes et tous aux auxiliaires de vie qui prennent soin de nos ainé-es, alors que la majorité En Marche et le gouvernement ont rejeté un amendement un budget rectificatif qui prévoyait de leur octroyer une prime de 1.000 euros.
Étiquette : Santé & solidarités (Page 2 of 3)
Je me réjouis de cette annonce de l’Etat qui valide le projet du CHRU de Nancy ! C’est une très bonne nouvelle pour l’avenir du site et à ce titre, je salue le travail remarquable de Bernard Dupont, directeur du CHRU et de Christophe Lannelongue, directeur de l’ARS.
(cf article de l’Est Républicain d’hier soir)
Bernard Dupont a un parcours remarquable à son actif. Ayant démarré sa carrière comme infirmier, il est désormais à la tête du premier employeur du secteur, le CHRU de Nancy, où il a su établir un dialogue serein sur des sujets pourtant difficiles.
Plusieurs points d’attention cependant :
– La logique financière des suppressions de postes et de lits est totalement paradoxale en pleine crise des urgences hospitalières. D’autres solutions sont donc à explorer en parallèle pour ne pas les asphyxier encore plus.
– La santé est une politique régalienne. L’Etat promet une aide pour Nancy mais demandera certainement un cofinancement des collectivités. D’autres établissements sont pourtant mieux soutenus.
– Sur le terrain, l’absence de planification en terme de transport et de déplacement sur le plateau de Brabois est en complète contradiction avec l’impératif de transition écologique. Avec le transfert de tous ces emplois qui s’ajoutent aux emplois universitaires et alors que l’autoroute A33 et la montée en transport en commun sont saturées, c’est un défaut de planification majeure dans une métropole qui se veut prospective et qui est pourtant dotée d’une agence d’urbanisme de haut niveau.
– Au delà de la problématique immobilière c’est le renforcement du lien avec le CHR de Metz qui fera de ce pôle universitaire du Sillon Lorrain un acteur incontournable face à Reims, Strasbourg, et jusqu’au Luxembourg.
« A choisir entre des primes et des agressions, il n’y a pas photo ! On n’a pas choisi ce métier pour faire la police dans le service. Non, les primes, ce n’est pas ce que nous demandons, on ne veut pas être agressé en soignant ! »
« On veut pouvoir bien soigner, c’est le sens de notre métier. Mais il y a une perte de la qualité du travail, par la saturation du service. »
La médecine « de ville » est moins disponible, l’afflux d’entrées est manifeste : « On est le seul recours. »
Le manque de lits pour hospitaliser après l’entrée aux urgences est criant, et les perspectives de baisse du nombre de lits inquiètent ces agents de bon sens et motivés.
« Ici, on soulage. On se sent vrai. »
Ces soignants reconnaissent que des choses ont été faites pour améliorer l’accueil et le soin, mais il n’y a pas de perspectives d’augmentation du nombre de postes.
Les urgences sont le point faible et de cristallisation de la crise de notre système de santé. Cette rencontre m’a clairement permis de comprendre à quel point l’attente de solutions par le projet de loi santé était importante et à quel point ils sont déçus de ne pas les voir venir.
Je les ai interrogés à savoir s’ils demandaient à changer de service. Mais non. Ils aiment se sentir utiles dans un service très sollicitant comme celui-là.
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