J’ai écrit au Ministre de l’Economie et des Finances pour lui demander de décréter un état de catastrophe sanitaire sur le modèle de l’état de catastrophe naturelle afin de mobiliser plus fortement les assurances et venir en aide aux nombreuses entreprises dans la crise sanitaire que nous subissons.
C’est l’une des conditions nécessaires pour préparer le redémarrage de l’économie et atténuer au mieux une crise économique profonde.
En dépit des coopérations conduites avec les pays voisins, le CHR de Metz-Thionville fait désormais face à la saturation de ses moyens et capacités d’accueil, en plein pic épidémique de Covid-19.
Cette situation est alarmante pour la Moselle, mais également pour le nord de la Meurthe-et-Moselle. Les centres hospitaliers de Metz-Thionville, de Mont-Saint-Martin et de Briey font en effet partie du même groupement hospitalier de territoire, le GHT6.
Dans le sud de la Meurthe-et-Moselle (GHT7) la situation est également très préoccupante à l’approche du pic. (A titre d’exemple, les personnels soignants commencent à manquer de blouse et utilisent des sacs poubelles !)
Plus que jamais, la solidarité nationale doit être effective. Je salue la chaîne du soin qui a mis en place les transferts de malades en TGV vers des régions moins touchées. Ces transferts doivent continuer et s’intensifier pour alléger la charge sur nos territoires et éviter une situation catastrophique et dramatique dans nos centres hospitaliers.
Il y a urgence à agir et à pallier les manques également pour nos EHPADs où les personnels alertent depuis plusieurs semaines sur le déficit de moyens de protection.
Devant ces constats, je saisis l’ensemble des pouvoirs publics pour que des mesures soient prises et que la Lorraine, tout comme l’Alsace, puisse faire face au pic épidémique de Covid-19.
Nos soignants, engagés sans faillir pour sauver des vies, en ont plus que jamais besoin.
Très heureux d’avoir cosigné cette tribune de mon collègue Jean-Claude Tissot avec plusieurs autres membres du groupe socialiste du Sénat.
Les marchés sont des débouchés directs pour nos agriculteurs et nos producteurs, en circuit court et en vente directe qui plus est.
Il n’est aucunement question de remettre en cause la politique de sécurité sanitaire mais nous appelons à du discernement. Il doit y avoir une meilleure harmonisation entre les demandes de maires de rouvrir certains marchés et les décisions des préfectures. C’est d’ailleurs en ce sens que j’avais saisi notre préfet de Meurthe-et-Moselle en fin de semaine dernière.
Soutenons nos agriculteurs et nos élus locaux qui n’ont pour seule ambition que de vivre et de faire vivre nos territoires !
TRIBUNE : Fermeture des marchés de producteurs : une mesure comportant plus de problèmes que de solutions
Lundi 23 mars, le Premier Ministre Edouard Philippe annonçait la fermeture des marchés couverts et de plein air, en réaction à des images d’attroupements dans certains marchés de grandes villes et de non-respect évident des gestes barrières.
Ces quelques images, très médiatisées, ont conduit à une décision catastrophique pour les producteurs engagés dans les filières de circuits courts, pour lesquels les marchés de primeurs sont le principal, voire l’unique débouché.
En décidant de fermer les marchés, le Gouvernement a délibérément méconnu le travail réalisé ces derniers jours par les acteurs de la filière avec les élus locaux pour sécuriser les marchés : pas de libre-service par les clients, espacement des étals et des files d’attente, sens unique de circulation pour éviter les croisements…
A une question de notre collègue Joël Labbé, ce mercredi 25 mars, le Premier Ministre reconnaissait que « les maires sont les mieux placés pour apprécier si un marché est nécessaire et susceptible d’être organisé dans le respect des conditions de sécurité sanitaire, dans leur commune ou un quartier de celle-ci ».
Pourtant nous constatons sur le terrain que les dérogations demandées par les maires sont très majoritairement refusées par certains Préfets. Si, comme nous le pensons en effet, les maires sont les meilleurs connaisseurs des situations locales pourquoi ne sont-ils pas davantage suivis dans leurs demandes ?
Pourquoi généraliser l’interdiction des marchés plutôt que de faire confiance aux maires pour interdire simplement les marchés qui ne respectent pas les consignes sanitaires et aux Préfets pour s’en assurer ?
Clairement, le choix qui a été fait tend à privilégier la grande distribution pour assurer l’accès à l’alimentation de nos concitoyens.
Lorsque nous interrogeons les Préfets dans nos départements sur cette distorsion volontaire de concurrence, ils nous répondent qu’il s’agirait ainsi de limiter les déplacements des consommateurs en les invitant à concentrer leurs achats alimentaires en un lieu unique.
Mais cette option comporte au moins autant de problèmes que de solutions puisqu’elle va reporter les consommateurs dans un nombre de lieux restreints et augmenter ainsi les concentrations de personnes dans des espaces clos.
De plus, nous constatons tous que dans ces grandes surfaces les mesures barrières ne sont pas forcément mieux appliquées : les clients peuvent se croiser, être proches les uns des autres, toucher et reposer des produits, prendre un chariot qui vient tout juste d’être manipulé par un autre…
Au-delà, se pose également la question de la sécurisation de l’approvisionnement alimentaire de nos territoires à moyen et long terme. Car, si nous faisons collectivement le choix d’abandonner nos producteurs locaux, que se passera-t-il en cas de rupture d’une chaîne d’alimentation reposant exclusivement sur le système agro-industriel ? Nous ne sommes certes pas à l’abri, dans la situation actuelle, de l’arrêt du travail des chauffeurs routiers (qui œuvrent dans des conditions plus difficiles que jamais) ou de fermetures d’usines en cas de contamination des personnels par exemple.
En décembre dernier, nous examinions au Sénat une proposition de résolution sur la résilience alimentaire des territoires et la sécurité nationale. Ce texte soulignait à juste titre que les grands bouleversements climatiques et économiques que nous connaissons nécessitent de repenser notre modèle de production et de consommation alimentaires.
Nous anticipions alors les réponses à apporter en cas de sécheresses massives ou de catastrophes climatiques. Mais notre écosystème planétaire a trouvé un autre moyen pour tirer la sonnette d’alarme et nous inviter à repenser notre économie et notre agriculture.
Face aux enjeux de court et de long terme, il nous semble donc essentiel de soutenir les filières de ventes directes et de circuits courts : marchés de producteurs, épiceries ambulantes, groupements d’achats, marchés à la ferme, AMAP… et donc de revenir sur cette mesure de fermeture généralisée des marchés.
Tribune de Jean-Claude Tissot, sénateur de la Loire et ses collègues du groupe socialiste et républicain au Sénat :
Patrick Kanner, Viviane Artigalas, Jacques Bigot, Joel Bigot, Martial Bourquin, Michel Boutant, Hélène Conway-Mouret, Roland Courteau, Gilbert-Luc Devinaz, Jérôme Durain, Hervé Gillé, Nadine Grelet Certenais, Laurence Harribey, Jean-Michel Houllegatte, Olivier Jacquin, Eric Kerrouche, Christian Manable, Rachel Mazuir, Michelle Meunier, Marie-Pierre Mounier, Angèle Préville, Laurence Rossignol, Sophie Taillé-Polian, Nelly Tocqueville, Yannick Vaugrenard.
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