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Question écrite n° 13186

Question écrite n° 13186 de M. Olivier Jacquin (Meurthe-et-Moselle – SOCR)

publiée dans le JO Sénat du 21/11/2019 – page 5791

M. Olivier Jacquin attire l’attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire au sujet du budget de la commission nationale du débat public (CNDP).

La volonté de participation des citoyens à l’élaboration des décisions est de plus en plus forte, à tous les échelons de la vie publique. Depuis 1997, la CNDP a mené plus de cent débats publics sur une très grande diversité de sujets, tous ayant un impact environnemental. Le nombre de demandes croît de manière exponentielle. Se pose alors la question du budget qui est octroyé à la CNDP pour répondre à cette demande de participation.
Si les dépenses afférentes aux débats publics à proprement parler sont à la charge des maîtres d’ouvrage sur fonds de concours, la CNDP ne dispose cependant que d’un million d’euros pour son budget de fonctionnement qui doit couvrir les frais de déplacement et d’hébergement des garants et des responsables de débat public, les expertises demandées et l’équipement informatique nécessaire à chaque procédure.
Certes le budget de la CNDP a sensiblement augmenté ces trois dernières années mais, depuis la ratification en 2018 de l’ordonnance n° 2016-1060 du 3 août 2016, la tendance actuelle des demandes de débats est plus forte et risque de la contraindre à revoir à la baisse ses ambitions, et donc celle des citoyens.
C’est pourquoi il lui demande, en amont des débats budgétaires pour 2020 au Sénat, quels engagements elle peut prendre pour garantir réelle ambition à la démocratie environnementale.



Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire

publiée dans le JO Sénat du 27/02/2020 – page 1058

L’activité en hausse de la commission nationale du débat public (CNDP) s’est traduite par le doublement du nombre de ses délibérations en 2018 et 2019 (de 67 à 134 entre le 1er janvier et le 31 juillet de ces deux années). Cette augmentation d’activité témoigne du fait que la réforme de 2016 est progressivement de mieux en mieux appréhendée dans les territoires, notamment ses mécanismes volontaires de recours à la concertation, tant par les porteurs de projets, les bureaux d’études qui les conseillent, que par les services de l’État, qui les accompagnent. La variation des fonds de concours (de 3 millions d’euros en 2019 à 6 millions d’euros en 2020) permet la prise en charge directe par les maîtres d’ouvrage des dépenses afférentes aux débats publics à proprement parler. En complément, le secrétariat général du ministère de la transition écologique et solidaire (MTES) accompagne la CNDP afin de répondre au mieux à ses besoins. Ainsi, un travail technique est actuellement conduit avec cette autorité pour qu’elle se dote d’outils et prenne appui sur les services mutualisés du MTES pour lui permettre de mieux faire face à son accroissement d’activité. Elle envisage, ainsi, le développement d’une nouvelle plateforme internet, l’externalisation de prestations informatiques, la mise en place d’un outil facilitant la prise en charge des garants, etc. Le budget de la CNDP pourra, en tant que de besoin, être réevalué pour faire face à ces projets exceptionnels.

Question écrite n° 13185

Question écrite n° 13185 de M. Olivier Jacquin (Meurthe-et-Moselle – SOCR)

publiée dans le JO Sénat du 21/11/2019 – page 5791

M. Olivier Jacquin demande à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire son avis sur un rapprochement entre la commission nationale du débat public (CNDP) et l’autorité environnementale.
Ces deux entités sont régulièrement appelées à se mobiliser sur les mêmes projets, l’une pour apporter une expertise et l’autre pour organiser le débat autour de ce projet. Or le processus de saisine par le maître d’ouvrage du projet peut être complexe ou du moins redondant. C’est pourquoi un rapprochement des deux structures, afin que le maître d’ouvrage dispose d’un interlocuteur unique lorsqu’il souhaite faire appel à elles, semble aller dans la bonne direction.

Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire

publiée dans le JO Sénat du 09/01/2020 – page 182

En qualité d’autorité indépendante (AI), la CNDP a proposé, dans une note de juin 2019, d’accueillir l’autorité environnementale (Ae) nationale en son sein. Cette proposition vise à regrouper au sein d’une même AI, les instances concourant au processus d’évaluation environnementale et de participation du public pour faciliter les modalités de saisine pour le maître d’ouvrage. En revanche, si cette possibilité présente l’apparence d’une meilleure cohérence, elle doit garantir à tout le moins de ne pas opérer une confusion entre les missions dévolues actuellement à la CNDP, notamment vis-à-vis des garants (qui élaborent un bilan de la concertation préalable en amont) et de l’Ae (qui rend un avis sur l’étude d’impact), qui pourraient coexister au sein d’une instance unique. La fusion de deux autorités qui jouent un rôle aujourd’hui différent quoique complémentaire pourrait avoir pour effet de créer des situations potentielles de « conflit d’intérêts ». La fusion en une même entité des compétences exercées respectivement par la CNDP et par l’Ae pourrait avoir ainsi des incidences sur la manière dont ces compétences seraient exercées. C’est la raison pour laquelle, la question de la compatibilité entre ces missions et d’un rapprochement de l’autorité environnementale et de la CNDP mérite une analyse approfondie, notamment au regard des obligations d’impartialité des garants. Le rapport, attendu pour l’année prochaine, relatif au bilan de la mise en œuvre des dispositions de l’ordonnance n° 2016-1060 du 3 août 2016 permettra de formuler des pistes d’amélioration dans ce domaine, notamment en évaluant l’efficience et la cohérence du dispositif actuel.

Question d’actualité au gouvernement n° 1034G

Question d’actualité au gouvernement n° 1034G de M. Olivier Jacquin (Meurthe-et-Moselle – SOCR)

publiée dans le JO Sénat du 14/11/2019

M. Olivier Jacquin. Monsieur le ministre, le nord lorrain est voisin du Luxembourg : c’est une chance pour les 105 000 frontaliers qui y travaillent chaque jour. Cependant, je souhaite vous interpeller sur une injustice notable ; j’associe à ma démarche mon collègue Jean-Marc Todeschini.

Vous connaissez les conditions fiscales qui prévalent au Grand-Duché, puisqu’une convention fiscale, au demeurant insuffisante, vient d’être actualisée. Le Luxembourg développe une politique économique offensive et les entreprises y sont soumises à des impôts et à des cotisations très faibles. C’est en partie pour ces raisons que des entreprises françaises s’y installent, asséchant de ce fait les ressources de nos collectivités, qui doivent néanmoins répondre aux demandes légitimes des frontaliers en matière de services, sans parler des difficultés de recrutement en France ou des problèmes de transport.

La France dispose d’accords bilatéraux avec la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Cette dernière, par exemple, reverse un pourcentage des salaires bruts à nos collectivités. En revanche, la France n’a pas d’accord de ce type avec le Luxembourg. Le Grand-Duché perçoit l’intégralité de l’impôt sur le revenu des travailleurs frontaliers, sans reverser de compensation ou presque à leurs territoires de résidence.

Lors de la trente-septième session du Congrès des pouvoirs locaux du Conseil de l’Europe, qui s’est tenue à Strasbourg il y a dix jours, l’affaire a enfin été clairement mise sur la table. Une résolution pour une répartition équitable de l’impôt dans les zones transfrontalières a été adoptée à une très large majorité. Toutefois, le Premier ministre luxembourgeois vient de déclarer qu’il n’envisageait pas de signer un tel chèque.

Monsieur le ministre, le Gouvernement suivra-t-il les recommandations du Conseil de l’Europe ? Allons-nous enfin nous doter d’une véritable politique, financée, d’accompagnement économique et social de tous nos territoires transfrontaliers ? (Applaudissements sur des travées du groupe SOCR. – M. Alain Cazabonne applaudit également.)

Réponse du Secrétariat d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics

publiée dans le JO Sénat du 14/11/2019 – page 15190

M. Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics. Monsieur le sénateur Jacquin, je sais l’engagement qui est le vôtre pour tenter de rétablir une forme d’équité, notamment fiscale, entre le Luxembourg et la France sur les différents points que vous avez mentionnés. Vous l’avez dit, quelque 105 000 Français frontaliers travaillent quotidiennement au Luxembourg.

Vous avez évoqué nos accords fiscaux avec la Belgique, la Suisse ou l’Allemagne. À l’exception de celui qui nous lie au canton de Genève, ces accords présentent la particularité de contrevenir aux standards internationaux, qui prévoient que ce sont les États dans lesquels travaillent les personnes qui perçoivent l’impôt. Ainsi, dans le cadre des accords avec les pays que je viens de citer, c’est la France qui perçoit l’impôt sur le revenu des travailleurs frontaliers et elle indemnise, à due concurrence, les États dans lesquels ils travaillent.

Nous n’avons pas d’accord de ce type avec le Luxembourg. Nous avons essayé de trouver d’autres solutions, notamment un financement partagé des infrastructures et des programmes de développement économique. Le 20 mars 2018, un séminaire intergouvernemental a débouché sur l’adoption d’un protocole d’accord qui, il faut le souligner, a été approuvé par une loi promulguée le 29 octobre dernier, ce qui permettra de l’appliquer avec plus de force.

Ce protocole prévoit le financement d’infrastructures de transport dans le nord lorrain à hauteur de 240 millions d’euros, dont 120 millions d’euros par le Luxembourg. Nous veillons en particulier à ce que ce protocole vise à financer non pas une opération parmi d’autres, comme cela a pu être le cas précédemment avec la ligne à grande vitesse, mais bien un ensemble d’aménagements structurants, y compris dans le domaine du transport ferroviaire, pour le nord lorrain.

Outre ce protocole de financement d’un programme d’infrastructures, nous voulons développer une véritable coopération économique. Ainsi, il y a quelques jours, Amélie de Montchalin, secrétaire d’État chargée des affaires européennes, et Jacqueline Gourault ont entamé des discussions en vue de la conclusion d’un protocole de coopération, avec l’appui de l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Nous entendons instaurer un partenariat en matière de financement des infrastructures et de développement économique, afin d’établir un équilibre et une coopération au bon niveau entre la France et le Luxembourg. (Applaudissements sur des travées du groupe LaREM.)

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